Visite guidée kamigamo-jinja

le

Mi janvier – les feuilles se font maintenant rares sur les arbres, le froid glace nos membres et paralyse la nature. Il en faut plus pour m’empêcher de visiter les merveilles de Kyoto.

Ville riche culturellement, l’ancienne capitale impériale du Japon, nommée Heian-Kyo jusqu’à la restauration Meiji de 1868, compte environ 1700 temples bouddhiques et 700 sanctuaires shinto.  Rien que ça…

J’étais donc enchantée à l’idée de rencontrer des élèves pour la première fois a l’extérieur de l’école, au sanctuaire shinto de Kamigamo-jinja, afin d’en apprendre davantage sur la culture japonaise, guidée par des élèves volontaires et curieux autant que moi.

Rendez-vous avec mes élèves, qui s’improvisent guides pour 1h30, devant le torii du sanctuaire Kamo-jinja a 13h. Au programme : découvrir ensemble les rites, comprendre la signification des symboles, et tirer au sort un Omikuji qui prédira de bons ou mauvais présages pour la nouvelle année 2019.

A savoir, les sanctuaires Kamo Kamigamo-jinja et Shimogamo-jinja sont une paire de sanctuaires shinto de Kyōto, au Japon. Ils comptent parmi les plus vieux du pays et sont tous deux dédiés à Kamo Wake-ikazuchi, le kami du tonnerre.

Nous avons commencé la visite en pénétrant le Torii, ou portique. Les torii sont habituellement placés à l’entrée des sanctuaires shinto et délimiteraient la frontière entre le monde matériel et l’espace sacré. Ils sont devenus des symboles particulièrement caractéristiques du religieux au Japon. Les japonais ont pour coutume de saluer le Torii par respect pour la « maison des dieux » (jinja) une fois ressortis.

Nous nous sommes dirigés vers le sanctuaire, où une statue de sanglier ornée de bout d’assiettes ou verres cassés a attiré mon attention de suite. Mes élèves m’ont expliqué que l’année 2019 est celle du sanglier, animal du calendrier lunaire nommé « genka-reki ». Commençant le premier jour de l’année lunaire et non le premier janvier, ce calendrier est basé sur un cycle de 60 ans simplifié en petits cycles de 12 ans chacun. Chaque année du mini-cycle est alors associée à un des cinq éléments du zodiaque (métal, eau, bois, feu et terre) et à un animal, en l’occurence le sanglier pour 2019. On y trouve aussi le rat, le bœuf, le tigre, le lapin, le dragon, le serpent, le cheval, la chèvre, le singe, le coq, le chien et le cochon.

Nous avons continué à découvrir ce sanctuaire et son jardin, paisible mais si dégarni en ce mois de janvier. Nous nous sommes arrêtés devant un bassin en pierres rempli d’eau. A l’origine ce rituel se faisait dans une rivière, ou source ou en bord de mer. Aujourd’hui, on trouve ces bassins devant les temples ou sanctuaires pour se purifier le corps et l’esprit. On purifie ses mains et la bouche, car ce sont ces deux parties de notre corps que l’on va utiliser lors d’une prière : on frappe dans les mains pour invoquer la divinité, et une prie en utilisant la bouche. L’eau est évidemment non chauffée, donc en cette période de l’année ça glaçe nos doigts davantage mais qu’importe, respectons les traditions!

Après 1h30 de visite, nous l’avons terminée par la fameuse loterie sacrée dite « omikuji ». Les omikuji sont des petits papiers qui prédisent l’avenir. Lors de la première visite de l’année pour prier au temple ou au sanctuaire, on tire au sort un de ces papiers qui va décider de la chance ou malchance pour la nouvelle année. Chacun de nous a tiré son omukuji et l’a traduit en français. Nous étions en majorité tous chanceux, avec des omikuji qui nous promettent une bonne santé, beaucoup de fortune et de beaux évènements à venir pour cette année…

Heureux de ces bons présages, nous nous sommes dirigés vers le parking, sans oublier la salutation à la sortie du Torii.

Chacun de nous en a appris davantage sur les rites shintoistes mais aussi pour mes étudiants qui sont ressortis avec plus de mots français que lorsqu’ils ont pénétré dans le sanctuaire.

J’espère avoir l’occasion de réitérer cette expérience, très enrichissante autant culturellement que linguistiquement pour chacun d’entre nous, peu important le niveau de français.

Alors si vous aussi vous êtes curieux, dynamiques et aimez notre langue française, n’hésitez pas à nous rejoindre pour la prochaine journée de visite guidée.

A bientôt.

Yaël DUBAR.