Il y a « le verre » (la matière), le verre (le récipient servant à boire mais pas toujours en verre) !
Le mot « vers » indique, lui, une direction ou signifie « environ ».
Le « vert » est aussi une couleur et un « ver », un animal.
Ces mots sont donc tous homonymes : s’ils s écrivent différemment, ils se prononcent de manière identique.
Si ces mots sont donc très courants, connaissez vous un dernier homonyme de verre, vers, vert et ver ? Il s agit du « vair », une fourrure blanche-grise d un petit écureuil, le petit gris. C’est là que cela se corse.
Il existe en effet en France une controverse, due à l’homonymie verre-vair et qui porte sur la matière des chaussures de Cendrillon, l’héroïne du célèbre conte de même nom : les chaussures de Cendrillon seraient-elles en verre ou bien en vair, c’est-à-dire en fourrure ?
Cette controverse existe depuis le 19ème siècle et a pour origine les paroles d’un personnage de fiction de l’écrivain Balzac. Littré, introduit une partie de la citation de ce personnage dans son dictionnaire de la langue française corrigeant « verre » pour « vair ».
Pierre Larousse, auteur d’un grand dictionnaire historique se range aussi avec les tenants de cette orthographe, rationalistes. Selon eux, cette erreur serait due à une orthographe fautive et mal fixée.
Pourtant il n’en est rien. Le conte de Charles Perrault fait bien état de pantoufles de verre.
A cette époque, le 17ème siècle, l’orthographe était fixée et le conte était publié du vivant de son auteur, lui même Académicien de langue française.
De plus, il existe de nombreuses versions populaires de Cendrillon en espagnol, catalan, occitan : les fameuses chaussures sont bien en verre et il n y a pas le problème d’homonymie qui se pose en français.
Enfin, que vaut l’argument rationaliste dans un conte de fées où les citrouilles se changent en carrosses et où tout est magie?